Ce dimanche, 21 juillet 2024, la messe de 6 heures 30 minutes au Sanctuaire marial de Schoenstatt pour la paix et la réconciliation de Mont Sion Gikungu a été présidée par le Père Marcien NDAYIZEYE et animée en chants liturgiques par la chorale sainte Thérèse de l’Enfant Jésus comme c’est souvent le cas dans cette messe.
Les saintes Écritures du jour, nous sommes venus du livre du prophète Jérémie (Jr 23, 1-6), de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 2, 13-18) et de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 6, 30-34).
Son homélie, la première depuis son ordination diaconale, le Diacre Janvier MASIRIKA CIRHUZA l’a donnée comme thème à méditer : « Attachons-nous à Jésus notre Berger ».
Pour comprendre le message du prophète Jérémie au peuple d’Israël dans la première lecture, nous avons besoin de savoir le contexte dans lequel le peuple d’Israël se trouvaient lorsque le prophète Jérémie proclamait ce message, a-t-il introduit. Vers les années 586 avant Jésus Christ le peuple d’Israël a traversé des moments difficiles avec la destruction de Jérusalem et l’exile en Babylone. Il a ici cité la première phrase dans ce passage qui s’annonce comme suit : « parole du Seigneur : Misérables bergers qui laissent périr et se disperser les brebis de mon pâturage ! » Il a poursuivi en citant une autre traduction de ce passage qui dit : « Quel malheur pour vous, pasteurs ! vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage. »
Avec ces paroles de désolation, le prophète Jérémie condamne toutes les autorités de l’époque : les rois, les prêtres et l’aristocratie. Autrement dit « tous les pasteurs », tous ceux qui avaient des responsabilités, qu’il considère comme responsables de ce drame. Ces pasteurs avaient la tâche de « rassembler le peuple de Dieu et les protéger contre les bêtes sauvages », mais malheureux qu’ils étaient, ils ont négligé leur tâche, la ville a été détruite et le peuple était déporté en exile. Quel malheur, s’est-il exclamé le Diacre Janvier.
Que signifie être pasteur ou berger ? Une question à laquelle il a invité tous les fidèles à se poser. Et de répondre qu’un pasteur c’est celui qui garde le troupeau. Ce qui est vrai. Mais ici dans ce passage, le prophète fait référence aux autorités de l’époque qu’il considère comme mauvais pasteurs. Et de leur donner un exemple d’un DG d’une nouvelle entreprise qui, dans 2 mois de direction, le propriétaire remarque que les machines ne fonctionnent plus, les travailleurs ne sont plus payés et les bâtiments commencent à s’écrouler. Quelle sera la réaction du propriétaire ? C’est dans ce sens que le prophète Jérémie leur dit « Misérables, malheureux bergers ! » Les bons bergers sont ceux qui sentent l’odeur du troupeau. Mais ceux-ci, au lieu de sentir l’odeur du troupeau ils sentaient l’odeur de la viande délicieuse du troupeau.
Malgré cette situation dans laquelle le peuple de Dieu se trouvaient, Jérémie vient avec un message d’espoir et de consolation. Il nous montre que Dieu aime son Peuple et il est toujours avec lui. Mes frères et sœurs, a insisté le Diacre Janvier, malgré la situation dans laquelle vous vous trouvez, Dieu vous voient, il vous aime plus que tout autre chose et il vous délivrera. Comme le peuple était dispersé avec la destruction du temple, Dieu leur promet quatre choses : qu’il s’occupera lui-même de son peuple, qu’il le rassemblera de tous les pays où ils étaient dispersés, qui’ il leur donnera des bons pasteurs qui les conduiront, et qu’il leur donnera un Germe juste qui régnera en vrai roi, qui agira avec intelligence et exercera le droit et la justice, qui sera appelé « le Seigneur est notre justice ».
Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous montre les attitudes du bon berger qui est Jésus Christ. Il nous parle de l’œuvre salvifique de Jésus qui a rassemblé les païens et les juifs en un seul peuple, qui est le peuple de Dieu. Jésus s’est donné sur la croix par amour pour toi et moi. Il nous a révélé l’amour infinie du Père. Par le Baptême nous sommes devenus le nouveau peuple de Dieu dans le Christ. Par ce geste nous voyons qu’un bon pasteur c’est celui qui est prêt à donner sa vie pour ses brebis, et qui est capable de rassembler ses brebis disperser au tour de lui. Toutes les fois que nos bergers négligeront leur tâche, toutefois que nous serons dans des moments difficiles rappelons-nous que Jésus le bon Berger qui a donné sa vie pour nous et nous a rassemblé en un seul troupeau, est toujours là pour nous. Il est notre consolation.
Nous pouvons encore nous poser la question suivante : suis-je capable d’aimer comme Jésus m’a aimé ? Dans le monde aujourd’hui, il y a des gens qui quittent leurs maisons et se rassemblent quelque part en groupe pour chercher comment diviser les autres, comment écarter les autres, ou encore faire périr les autres. Si vous êtes ici aujourd’hui, chers frères et sœurs, le prophète Jérémie vous dit : « Malheureux êtes-vous mauvais bergers, misérables bergers » qui comploter contre les autres. Et rappellez- vous que « qui tue par l’épée, perira aussi par l’épée » (Mat. 26 :52).
La figure du bon Berger nous est présentée dans l’évangile d’aujourd’hui, où nous voyons Jésus, le bon Berger se soucier de ses apôtres et de la foule. Les apôtres qui étaient dispersés dans leur mission sont de retour et se rassemble autour de leur maitre pour lui donner le rapport. C’est comme le brebis qui se sont promener toute la journée et le soir venu, elles se rassemblent autour du berger pour se reposer.
Chers frères et sœurs : où se trouve notre lieu de repos ? Après le poids et la peine du jour où allons-nous pour nous reposer et chercher la force pour le nouveau jour. Certains parmi nous arrivent et s’endorment directement sans même rendre grâce à Dieu pour la journée et demander la grâce de se réveiller. Sais-tu que s’il veut tu peux t’endormir et ne plus te réveiller ? D’autres se reposent autour d’un verre. C’est bon. Vous allez me poser la question de savoir si se détendre c’est mauvais. Ma réponse est négative. Le problème n’est pas de se détendre. Le problème c’est la priorité dans notre vie. Qui ou qu’est-ce qui est notre priorité ? Jésus doit être notre priorité. C’est dans la prière et l’adoration que nous lui donnons notre rapport, et nous lui demandons la force pour le jour suivant. Mais alors combien de fois nous prions après ou même avant notre travail ? A chacun de s’évaluer. Si nous considérons Jésus comme notre priorité, nous le verrons toujours dans nos frères et sœurs et nous prendrons soins d’eux. Nous devons être comme cette foule qui a devancée Jésus et ses apôtres et qui était comme des brebis sans berger pour écouter les enseignements de Jésus. Attachons-nous à lui pour qu’il soit en nous et nous en lui, et pourque tous ceux qui nous voient puissent le voir en nous. Nous voulons être instruits par Jésus pour devenir des bons bergers dans notre société pour lutter contre le mal, l’injustice, et l’égoïsme ; pour qu’ensemble, comme un seul troupeau, peuple de Dieu nous puissions chanter comme le psalmiste aujourd’hui : « tu es mon berger ooh Seigneur, rien ne saurait manquer où tu me conduis. »
Que ce pain et ce vin que nous allons offrir, qui nous rappellent l’amour de Dieu pour toute l’humanité, nous transforme en d’autres christs pour que nous puissions être attentifs aux besoins de nos frères et sœurs ; et que par l’intercession de Marie, notre Mère qui est restée attachée à son fils, nous trouvions notre repos en Jésus Christ.