La période de neuf jours suivant l’Ascension du Seigneur est pour toute l’Eglise un temps d’attente plein d’espoir de recevoir le Paraclet promis par Jésus juste avant son ascension, le Saint-Esprit de Dieu. Au Sanctuaire marial de Schoenstatt pour la paix et la réconciliation de Mont Sion Gikungu, cette prière de neuvaine a commencé ce vendredi comme partout ailleurs. Elle débutera chaque fois à dix-huit heures du soir. En ce premier jour de la neuvaine, le premier enseignement a été dispensé par le Père Longin NTIRANYIBAGIRA, Recteur du Sanctuaire. Il a commencé par souhaiter la bienvenue à tout un chacun ayant fait de son mieux pour laisser ce temps pour venir prier au cénacle dans la chambre haute avec la vierge Marie et les apôtres dans l’attente de la venue du Saint-Esprit. 

‘Notre rassemblement ici est une forme de raviver le feu de la première neuvaine des apôtres’, a martelé le Père Longin. Tout commence avec l’arrestation de Jésus le jeudi saint au champ des oliviers. En ce moment, ses apôtres dans un grand emportement de la colère tel que l’a manifesté Pierre en coupant l’oreille droite d’un de ses bourreaux. Avec la condamnation et la mort de Jésus, ses apôtres étaient dans une grande peur pour leur survie de l’après Jésus. Ses apparitions après sa résurrection ont provoqué le sentiment de joie mêlé à l’incertitude. L’Ascension du Christ a été pour eux une sorte de désolation. Mais avec la Pentecôte, tout est ravivé et la vie revient de plus bel qu’elle ne l’était auparavant. 

Tout au long de cette neuvaine, notre méditation sera focalisée sur deux sacrements, le baptême et la confirmation.  Le thème central s’énonce comme suit : C’est le Saint-Esprit qui donne naissance à la vie chrétienne et la fortifie avec les sacrements. La référence de ce thème est dans l’Évangile selon saint Jean (15, 26-27). En premier lieu, nous parlerons du baptême, et après viendra le tour de la confirmation. Pour rappel, nous avons médité sur les sacrements de l’eucharistie et l’Ordre au cours de notre neuvaine à la fête du Christ Roi ; durant le carême de cette année en cours, nous avons débattu sur les sacrements de pénitence et l’onction des malades. Le sacrement de mariage ayant été médité en 2023 qui était l’année jubilaire de l’Eglise du Burundi où nous avons insisté sur la famille dont la base est le mariage. 

Le baptême (Jn, 3,1-12)

Une personne humaine est à la fois corps et esprit, et les deux aspects caractéristiques ne peuvent être séparés comme certaines personnes pourraient le croire ou le concevoir. Pour certaines personnes de caractère brutal ou de méchanceté exagérée, la culture et le langage burundais pensent qu’elles ont perdu l’esprit ou leur âme, mais c’est une façon d’exprimer leur comportement indésirable sans toutefois vouloir signifier qu’il y ait des personnes ayant seulement les corps sans âme. Il nous arrive d’attacher notre importance sur le corporel tout en négligeant le spirituel, ce qui n’est qu’un dérapage. De plus, il n’est pas du tout bon que des personnes ignorent tout leur travail et leurs obligations personnelles et familiales pour s’attacher aux seules activités spirituelles sans plus. 

Voici pourquoi nous avons un double aspect, le corporel et le spirituel. Jésus est le seul Fils de Dieu, et nous les humains, nous devenons fils de Dieu car cela est une grâce que Dieu nous a donnée. Il va sans dire que Jésus, Fils de Dieu et Dieu lui-même selon l’Evangile de Jésus Christ selon saint Jean chapitre premier, reçoit notre adoration car il est notre Seigneur et notre Dieu. Nous devenons ses frères grâce au baptême qui nous fait entrer dans la Famille des enfants de Dieu. En priant avec nous en tant que notre frère, il intercède en même temps pour nous auprès de son Père comme il l’a toujours fait de son vivant ici sur terre. Ceci parce qu’il s’est offert en sacrifice pour nous obtenir le salut. 

Comme Jésus a tenu à se faire un avec nous dans une grande humilité, nous sommes appelés à nous faire un avec les nôtres pour sentir leurs joies, peines et souffrances. Ainsi, trois places valent très bien pour nous apprendre à être humbles : les hôpitaux pour visiter les malades qui y sont, les prisons où sont les nôtres suite aux jugements justes ou non et les cimetières où reposent les corps de tous les trépassés, fussent-ils forts ou pas lors de leur vivant ici sur terre. Nous ne devons pas tous passer par ces trois endroits, mais tout au moins la tombe du cimetière nous attend. Nous comprenons donc que nous formons une seule famille avec tout le monde autour de Jésus, et nous sommes appelés à vivre conséquemment à cet idéal. Sachons aussi défendre les biens de notre famille et nous tenir prêts à sacrifier nos vies pour la bonne cause de nos frères et sœurs et pour notre famille qu’est l’Eglise. 

N.M.