Le cinquième dimanche de Pâques a coïncidé avec le dernier dimanche du mois d’avril. En ce même dimanche, le Sanctuaire de la Reine de la paix et la réconciliation de Mont Sion Gikungu a procédé à l’ouverture du mois marial, le mois de mai. C’est un évènement non moins important car il rassemble un effectif imposant de fidèles, certains habitant près du lieu, et d’autres venus de loin comme les médias en ont fait une belle publicité qui éveille plus d’un.
L’invitation à cette occasion est parvenue à Son Excellence Monseigneur l’Archevêque de Bujumbura, et il y a répondu favorablement. A son arrivée, au Mont Sion Gikungu, le tambour avait commencé à résonner, l’affluence des fidèles était en ce moment plus forte, la chorale Saint Nicolas de Flüe se tenait prête pour commencer la procession du début de la messe, tout en uniforme reflétant le bleu et le blanc. Toutes les autres chorales en apostolat au Sanctuaire, tout comme les commissions étaient représentées à la procession, chacune par quatre personnes selon le plan prévu par la liturgie du jour.
Au début de la messe, le Père Recteur du Sanctuaire a prononcé une allocution d’accueil et de bienvenue à tout un chacun présent en ce lieu, à commencer par Son Excellence l’Archevêque, leurs Excellences l’Ancien Président du Burundi, la veuve du héros de la démocratie, et tous les fidèles venus de prêt ou de loin. Il a ensuite rappelé que les Pères de Schoenstatt sont toujours dans la joie du jubilé de 50 ans de leur engagement au Burundi, et l’évènement de ce jour vient ajouter un plus. ‘En ce même mois de mai, l’image de la Vierge Pèlerine va faire un tour de visite dans les quartiers proches de Mont Sion. Nous espérons que ceci accroîtra, nous le croyons de par l’expérience, la dévotion en la Vierge Marie. Ainsi, les pèlerinages au sanctuaire seront plus nombreux en ce mois, de même que le temps alloué à la récitation du rosaire’, a signifié le Père recteur. Cet appel à redoubler d’effort pour faire des pèlerinages au Sanctuaire et à réciter le rosaire a été lancé à tout un chacun.
Homélie
Les lectures du jour ont été tirées du Livre des Actes des Apôtres (9, 26-31), de la première épître de saint Jean (3, 18-24) et de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (5,1-8). Son Excellence Monseigneur BANSHIMIYUBUSA Gervais, Archevêque de Bujumbura a commencé à dire qu’en ce cinquième jour de Pâques, les chrétiens se rassemblent pour continuer à fêter la victoire du Christ sur la mort, en même temps pour demander à la Vierge Marie de faire de nous sans cesse ses enfants fidèles et obéissants, en observant à chaque instant les commandements divins. En ce jour, nous pouvons dire que notre joie est doublée par le fait que même les anciens ennemis de Jésus se sont convertis à lui et sont devenus ses disciples, c’est le cas de Saul devenu saint Paul. ‘En réalité, ce qui est arrivé à saint Paul a été comme sa résurrection. Comme les gens qui ont connu Jésus de son vivant ont eu du mal à croire qu’il est ressuscité et ont toujours eu peur chaque fois qu’il leur est apparu, le même cas s’est produit pour Paul : les gens, à commencer par les disciples directs de Jésus, ont eu tout le mal à croire qu’il a été converti et il ne lui a pas été facile de les rencontrer, surtout dans les premiers moments’, a expliqué Monseigneur Gervais.
Le cas doit être identique pour toute personne qui croit en Dieu et observe sa loi et gardes ses Paroles. Les amis et son entourage le considèrent comme étant séparé ou tout au moins vivant dans un monde presque séparé du commun des autres : son comportement et son caractère peuvent accuser les autres ou leur paraître bizarre et étrange. Ce qui compte c’est de rester accroché à Jésus à l’instar des sarments sur la vigne. Non seulement les sarments, mais aussi devons-nous reconnaître et suivre un seul Maître Jésus Christ comme les brebis suivent un seul berger dont elles reconnaissent la voix. Notre conviction d’être attachés à Jésus vient du baptême que nous avons reçu et qui nous fait entrer dans la famille des enfants de Dieu. Ayant compris cela, nous pourrons aisément dire comme saint Paul : Ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi.
Nous savons bien qu’à côté de Jésus il y a la Vierge Marie. Celle-ci intercède chaque fois pour chacun/e de nous et ne tarde pas à lui trouver ce dont il/elle a besoin. Un bel exemple pour cela est son intervention au mariage de Cana en Galilée. Des fidèles attachés à Jésus vivent en communion, et c’est de cette manière que le mot Paroisse a vu le jour. Il signifie, en effet, un groupe de gens qui sont convaincus et convertis de telle manière que le reste de gens les considèrent comme des étrangers alors qu’ils sont des citoyens à part entière. Nous nous référerons à ce qui est écrit dans l’épître de saint Paul apôtre aux Romains au chapitre 12. Les chrétiens ne doivent pas vivre comme le monde emporté dans la corruption, le viol, le vol en croyant que c’est cela le développement. Ce développement qui nous détache du Christ n’est qu’une véritable perdition. La suite réservée à de gens est bien écrite dans les Saintes Écritures : tout sarment qui ne porte pas de fruit sera coupé et jeté au feu.
Pour rester accroché au Christ, quatre éléments valent pour nous. Il y a d’abord le fait de rester fidèles à nos engagements de baptême et autres engagements divers. Il nous faut ensuite observer les commandements divins. De plus, nous sommes appelés à demeurer dans l’amour du Christ (Jean, 15,2) en recevant les sacrements, à commencer par l’Eucharistie. Enfin, nous devons nous tenir prêts à croître dans la foi au lieu de rester dans un état d’enfant ou de ceux gens qui ne veulent que continuer à vivre selon la vision de l’Ancien testament où régnait la loi du talion ou celle du plus fort.
En concluant son homélie, Monseigneur l’Archevêque a demandé à tout un chacun de ne pas se courber dans les cendres du mal alors que Dieu veut que nous nous tenions debout avec son onction divine.
Signalons qu’à la fin de la messe, il y a eu procession vers le sanctuaire où les fidèles ont eu la bénédiction solennelle après s’être consacré à la Mère Trois fois Admirable.