Nous sommes au moment tant attendu, à l’heure où les cloches sonnent en annonçant la résurrection du Christ, à la messe de la veillée de Pâques. Au Sanctuaire de la Reine de la paix et la réconciliation de Mont Sion Gikungu, les fidèles et toutes les personnes impliquées dans les préparatifs de cette solennité des solennités s’étaient très bien préparés à cette date : le décor de toute l’église, à commencer par le chœur de l’église, était en blanc avec un peu de jaune, les couleurs du Vatican. Toute la chorale Sancta Maria et une bonne partie des fidèles avec des cierges en mains s‘étaient bien accordés au décor du jour. Une bonne dizaine de prêtres étaient autour du Père Longin NTIRANYIBAGIRA, Recteur dudit Sanctuaire, qui avaient présidé à la messe de cette veillée. 

Comme il se doit pour les cérémonies de la veillée pascale, le rite de la bénédiction du feu de Pâques indique le début de la messe. C’était à 18 heures au moment où la pénombre de la nuit commençait à se faire sentir quand le Diacre Samuel SIBOMANA a annoncé la lumière du Christ après que le cierge pascal a été allumé dans un rite exécuté sans faute par le prêtre célébrant principal du jour. Après, toutes les bougies des fidèles ont été allumées grâce à la lumière en provenance de ce cierge pascal. Une belle vue des fidèles calmes tenant en mains des bougies allumées dans l’église et des escaliers des alentours a toujours ému plus d’un a depuis que cette infrastructure existe. 

Tous les neuf saintes Écritures proposées dans l’Ordo selon le calendrier romain ont été lues durant cette veillée pascale : Livre de la Genèse (1,1− 2,2), Livre de la Genèse (22, 1-2. 9a. 10-13. 15-18), Livre de l’Exode (1− 15,1a), Livre d’Isaïe (54, 5-15), Isaïe (55,1-11), Livre de Baruch (3, 9-15. 32-44), Livre d’Ezéchiel (36, 16-17a. 18-28), l’épitre de saint Paul aux Romains (6, 3-11), et l’Evangile selon saint Marc(16, 1-17). Signalons ici que les saintes Écritures de l’Ancien Testament furent lues après que la gloria a été chanté sous les sons des instruments de musique disponible y compris les cloches du lieu. 

Homélie

L’ange dit aux femmes : Ne craignez pas’, a-t-il introduit son homélie le Père Longin. Ces paroles donnent de l’espoir aux gens, chaque fois qu’il y a du désespoir. Pâques signifie la célébration de la victoire du Christ, la victoire de la vie sur la mort. A voir les visages des gens ce vendredi passé, on a vite compris qu’ils étaient désespérés, rentrant sans mot dire, sans savoir à qui se confier. Mais aujourd’hui, voici une soirée beaucoup bien réconfortante, pleine de joie, d’amour et de force d’esprit. Peut-être qu’il y en a qui doute encore, je voudrais leur confirmer aujourd’hui que le Christ est bien ressuscité et vivant. Il est vrai que la peur est la première arme du tentateur, tout comme la mort est rassembleur des gens, même les anciens ennemis se retrouvent ensemble face à un cas de décès. Oui, nous l’avons expérimenté : pendant les temps d’insécurité et de fuite, tout le monde se salue, se parle, partage les informations et fuient ensemble, ce qui n’était pas le cas auparavant. 

‘La peur a toujours été un grand handicap pour la vie et la liberté des enfants de Dieu, il faut qu’elle soit vaincue à jamais’, a déclaré le Père Longin. Elle a dérangé tous les êtres humains depuis la création de l’univers et continue de nos jours, elle mérite vraiment d’être mis à part. Un autre handicap pour la vie et la liberté des personnes est la mort. Heureusement que le Christ l’a vaincue, les chrétiens le savent très bien. Ainsi, nous sommes appelés à ramener l’ordre là où la peur de la mort avait semé du désordre, nous devons bâtir un monde dans l’amour là où la haine règne. Notre prochain n’est plus un étranger, il est plutôt notre frère dans le Christ ressuscité. 

Le saint sacrifice de Jésus sur la croix existera pour toujours, et toutes les générations s’en souviendront et le célébreront à jamais. Nous célébrons le Christ qui a brisé les chaînes de la mort en même temps que nous nous émerveillons devant Dieu qui a fait traverser le peuple d’Israël la mer rouge après l’avoir coupée en deux. La nouvelle alliance entre Dieu et nous a été scellée en cette nuit de Pâques : nous sommes sauvés, nous avons traversé la mort pour la vie ; nous avons traversé le mensonge pour embrasser la vérité; nous sommes passés du désert vers la terre promise où coulent le lait et le miel. ‘Sentons donc ce salut apporté par le Christ vainqueur de la mort et vivant pour toujours. Le Seigneur soit avec vous’, a-t-il conclu son homélie. 

N. M.