Le Triduum Pascal commence avec le Jeudi Saint, c’est le moment de la célébration effective des mystères de notre salut. Les fidèles ont suffisamment eu du temps pour s’y préparer pendant tout le temps du Carême. Pour ce jeudi, l’ornement dans l’église était tout blanc, c’est en effet la célébration des sacrements de l’Ordre et de l’Eucharistie. Pour peu de fois que cela se passe durant le temps du carême, la gloria a été très bien chantée par la chorale Sainte Famille, sous le son de toutes les cloches disponibles au Sanctuaire. Les textes du jour ont été respectivement tirées du livre de l’Exode (12, 1-8. 11-14), de la première épitre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (11, 23-26) et de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (13, 1-15).
La messe du Jeudi saint a été présidée par le Père Japhet SIMBIZI. Dans sa prédication homilétique, il a rappelé aux fidèles que durant cette soirée, nous étions venus pour commencer à célébrer les mystères de notre salut en trois jours de suite. ‘Le Seigneur Jésus a aimé les siens d’un amour sans égal, et pour rester avec eux, il a institué les sacrements, dont l’eucharistie et l’ordre que nous commémorons aujourd’hui’, a précisé le Père Japhet. Pour bien comprendre les choses, il nous faut partir des textes de l’Ancien Testament pour embrasser ceux du Nouveau Testament. C’est en substance ce que Jésus nous dit dans le cinquième chapitre de l’Evangile selon saint Matthieu, au verset 17 : ‘Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir’.
Dans la première lecture, nous avons entendu comment le Dieu de l’univers a donné les ordres à son peuple en rapport avec les préparatifs et la passation de la pâque juive : un agneau âgé d’une année seulement devait être égorgé et mangé en famille, puis mangé avec des pains sans levain par des personnes en position debout. Le sang de cet agneau devrait être aspergé sur la porte de la maison où les Juifs étaient rassemblés. Dans la nouvelle alliance que nous vivons actuellement, c’est Jésus lui-même qui se présente comme l’agneau, et il sera effectivement condamné, crucifié et mis au tombeau pour nous délivrer de nos péchés. Comme l’agneau de l’Ancien Testament se mangeait en famille, le corps et le sang de Jésus ont été consommés par ses disciples le jeudi saint durant la Sainte Cène. Par cet acte d’abandon de Jésus en faveur de son peuple, nous avons retrouvé notre dignité des enfants de Dieu.
Par le lavage des pieds de ses disciples, Jésus nous a montré un exemple éloquent de simplicité, d’humilité et de serviabilité envers notre prochain. Pâques signifie passage ou traversée, nous devons sentir que nous sommes appelés à passer de la haine à l’amour pour en fin passer de la mort à la vie en Dieu. L’esprit d’hypocrisie n’est pas caractéristique des chrétiens, Juda a été ainsi mais son sort a été déplorable. Depuis le mercredi des cendres, nous nous efforçons à faire de tout notre mieux pour être sans tâche devant la face du Seigneur pour pouvoir traverser avec Jésus vers la vie éternelle promise pour nous au cas où nous agissions selon la volonté du Dieu Vivant.
N. M.