L’Église catholique du Burundi s’est réunie le mardi 15 août autour de ses pasteurs pour la célébration du jubilé. L’occasion de rendre hommage à tous ceux qui ont contribué au rayonnement de la foi dans le pays.
Abbé Lambert Riyazimana – Gitega (Burundi)
C’est en la solennité de l’Assomption que les pasteurs et les fidèles de l’Église Catholique au Burundi se sont rencontrés pour célébrer la joie du Jubilé des 125 ans de l’évangélisation du Burundi. Les cérémonies se sont déroulées au sanctuaire Marial National de Mugera, dans l’archidiocèse de Gitega (au centre du Burundi). C’est dans ce même sanctuaire que les évêques du Burundi et le prince Louis Rwagasore avaient consacré le Burundi à la Vierge Marie, le 15 aout 1961.
La célébration eucharistique présidée par le cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali (Rwanda) a vu la participation des évêques des huit diocèses du Burundi, de nombreux prêtres, des religieux et religieuses, de nombreux fidèles parmi lesquels on notait la présence du président de la République du Burundi, Évariste Ndayishimiye, le Vice-Président, le Premier ministre ainsi que de nombreux représentants des autorités civiles et militaires du pays.
La reconnaissances des autorités
Avant le début de la célébration eucharistique, le président de la République s’est adressé aux pasteurs et aux fidèles, les invitant à rendre grâce pour les multiples bienfaits de l’évangélisation du Burundi: les premières écoles et celles érigées après et qui sont des institutions qui donnent une formation humaine et intellectuelle de qualités, les structures de santé, les multiples projets de développement communautaires. Il s’est réjoui de la rencontre de l’évangile de Jésus-Christ et de la culture ancestrale du Burundi qui était caractérisée par la foi en un seul Dieu, la comparant à la rencontre entre «l’Ancien Testament du Burundi» et le Nouveau Testament.
Il a aussi salué les bonnes relations qui existent entre le gouvernement du Burundi et le Saint-Siège. Néanmoins, il a souligné les résistances qui ont d’abord contrecarré les premiers missionnaires, les résistances à la conversion qui ont conduit aux troubles et guerres qu’a connus le Burundi dans son passé. Il a invité tout un chacun à se laisser guider et transformer par la Parole de Dieu dont les missionnaires et les ministres actuels de l’Église sont porteurs. Il a rappelé le projet d’ériger une basilique à Mugera, projet déjà béni par le Pape François lors de la dernière visite du président Ndayishimiye au Vatican, en mars 2022.
Au début de la messe, Mgr Bonaventure Nahimana (archevêque de Gitega et président de la Conférence des Évêques Catholiques du Burundi) a lu le message du cardinal Luis Antonio Tagle, préfet du dicastère pour l’Évangélisation, représenté par Mgr Fortunatus Nwachukwu.toral-de-buba.html »>
Hommage aux missionnaires
Dans son homélie, l’archevêque de Gitega a rappelé que l’année jubilaire fut centrée sur la pastorale de la famille, église domestique évangélisée et évangélisatrice. Il a rendu grâce à Dieu pour toutes les grâces reçues au cours de ces 125 ans, rendant aussi hommages aux missionnaires d’Afrique (les Pères Blancs) qui furent les premiers à arriver au Burundi et à fonder la première paroisse de Muyaga (Est du Burundi) en 1898. De Muyaga, ces missionnaires sont arrivés à Mugera en 1902, fondant ainsi la deuxième mission catholique. Ces missions et les œuvres attachées à l’évangélisation furent le point de départ des grâces et bénédictions dont le Burundi a été comblée: des conversions, des baptêmes, des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, les nombreuses œuvres sociales et caritatives,
Une Église florissante
Actuellement, le Burundi compte huit diocèses répartis en deux provinces ecclésiastiques, avec plus de 300 paroisses. Les vocations sacerdotales et religieuses sont florissantes, vu le nombre de candidats dans les 4 grands séminaires interdiocésains et les différents noviciats érigés par les instituts autochtones ou missionnaires de vie consacrée. C’est pour cela que les diocèses du Burundi sont en train de s’ouvrir de plus en plus à la mission ad gentes, comme un signe de gratitude à l’endroit des Églises d’où sont venus les premiers missionnaires qui ont évangélisé le Burundi.