Le troisième dimanche de l’avent aussi appelé « le dimanche de la joie », stipule que Dieu est proche, attentif et plein de compassion. En ce dimanche, les lectures du jour nous introduisent donc, comme par anticipation, à la joie de la fête de Noël, la joie de la nativité. Elles nous rappellent que la rencontre avec le Seigneur est toujours une source de joie. C’est en ce sens que l’Evangile met en évidence la figure de Jean le Baptiste. La messe de dix heures de ce dimanche au Sanctuaire marial de Schoenstatt de Mont Sion Gikungu, a été célébrée par le vice-recteur du Sanctuaire, Père Floribert KANEZA. Elle était animée en chants liturgiques par la chorale saint Nicolas de Flüe. Les saintes Ecritures ont été tirées du livre d’Isaïe (61, 1-2a.10-11) ; de la première épitre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens (5, 16-24) et de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (1,6-8.19-28).
Au début de son homélie, le célébrant a rappelé l’importance du jour « La joie ». Cependant, il n’a pas ignoré qu’au vu des méandres de la vie, certaines gens pourraient se demander comment être heureux. Nous souffrons des maladies, de la pauvreté, de l’insociabilité, de l’insouciance, de la malfaisance, de la haine, de l’égoïsme, … Mais, c’est dans ces tentations, que la voix des prophètes nous atteigne. Cette prophétie nous la trouvons dans la première lecture. Avant la venue de Jésus Christ, le prophète Isaïe a annoncé aux Israéliens qui venaient de passer plus de 50ans dans l’injustice, dans l’esclavage, dans une pauvreté sans nom, dans la persécution parce qu’ils n’avaient pas qui les défendre. C’est là que le Prophète Isaïe annonce le message d’espérance. Dans l’incertitude, quand nous ne savons plus où donner de la tête, la voix du prophète éclate, annonçant la bonne nouvelle. Le message d’espoir qui a été donné aux Israéliens, aujourd’hui est adressé à nous qui dans ces temps nous sommes confrontés à beaucoup trop de difficultés. Le Pape saint Jean Paul II le dit si bien : « C’est le Christ qui a amené Dieu parmi les hommes, ainsi les hommes ont pu venir à Dieu », c’est le meilleur cadeau qu’il puit nous donner. Dans le Christ nous sommes en lien indestructible avec Dieu. La justice, la paix, et la fraternité c’est comme des grains qu’on doit semer avec soin. Cela alors se montre dans la manière dont nous traitons les autres qui n’ont pas les mêmes valeurs, la même culture, la même idéologie, la même opinion que nous. La joie est un don de Dieu, mais Dieu l’accorde a ceux qui peuvent surpasser leur orgueil, leur égoïsme. C’est en effet ces personnes qui possèdent le vrai bonheur en eux.
Dans la deuxième lecture, saint Paul apôtre dit aux persécutés : « soyez toujours dans la joie, priez sans relâche ». Il est très important de prier, parce que c’est dans la prière que nous recevons ce don de Dieu qu’est le bonheur. C’est pourquoi saint Paul nous demande de ne pas se lasser de la prière. D’ailleurs, nous sommes appelés à persister dans la prière. Elle doit être notre nature surtout que c’est dans la prière que nous apprenons à vivre avec Dieu par nos paroles, nos œuvres, notre silence, dans notre vie de tous les jours au fait. La prière c’est demeurer en Dieu.
Et dans l’Evangile du jour, nous apprenons que la joie parfaite sur cette terre remplie de pleurs et de malheurs vient seulement de Dieu. En effet, Jean le Baptiste est venu comme le témoin de la Lumière, de Celui par qui vient le vrai bonheur. Rendre témoignage à la Lumière était sa mission. « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». Comme l’arbre qui était au milieu du jardin d’Eden, Jésus Christ aussi est au milieu de nous. Il se donne entier et gratuitement, nous l’atteignons si facilement, car pour parvenir à Jésus, il n’y a pas de formalité. Saint Jean Baptiste, est un modèle de l’humilité aux chrétiens. Du fait qu’ils lui ont demandé si c’était lui le Messie, il pouvait faire croire que c’était bel et bien lui, puisque dans la nature humaine nous voulons toujours être remarqué, être célèbre, nous souhaitons que les autres s’inclinent devant nous, mais lui ne l’a pas fait, il est resté fidèle à sa mission de montrer Celui qui vient derrière lui, il avoue qu’il n’est pas digne de délier la courroie de sa sandale. De surcroît, nous sommes tous appelés chacun à son niveau à imiter saint Jean Baptiste et Jésus qui Fils de Dieu, s’est fait homme et a habité parmi nous pendant 33 ans. Saint Paul le confirme dans la lettre aux hébreux (4, 15) : « En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché ». Jean Baptiste est alors venu annoncer la Lumière dans le monde des ténèbres, la Parole dans le monde sans parole. Parce que Jean Baptiste est née après une longue durée sans présence de prophètes. Dans le Christ, c’est Dieu qui vient habiter parmi nous, c’est le Verbe de Dieu. Avec lui, la bonne nouvelle parvient aux pauvres, aux délaissés, aux prisonniers et aux captifs. C’est dans ce même sens que Jésus Christ dit que le Fils de l’Homme, n’est pas venu pour les forts par contre pour les faibles. Voici alors, une bonne nouvelle qui nous parvient, dans ce monde de méchanceté, de douleurs, d’injustice et d’égoïsme. Cette bonne nouvelle s’adresse aussi aux Burundais, qui dans ces temps sont confrontés à la pénurie du sucre, du carburant, du charbon, de l’eau et de l’électricité, à la flambée des prix au jour le jour, tout ça préoccupe nos esprits et nous empêche d’être vraiment heureux. Mais, même si c’est le cas, rien ne peut nous détacher de l’amour du Christ. C’est pourquoi comme Jean Baptiste, chacun doit être témoin du Christ, puisque c’est lui la source du vrai bonheur qui doit nous qualifier. Notre mission est d’amener les autres vers Dieu, le vrai bonheur. Si nous ne tenons pas du Seigneur, tout ce que nous pouvons posséder ne peut durer qu’une courte durée. Pour profiter d’une joie pleine, nous devons nous soumettre à la conversion, accepter que Jésus nous délivre, nous éclaire. Pour resplendir comme la Lumière de Dieu, nous devons rester en lien indestructible avec Jésus Christ, en priant toujours sans cesse.
Venez, supplions notre Mère, Notre Dame de la joie, pour qu’elle nous couvre de son manteau, et nous aide à préserver la joie que nous avons acquis le jour de notre baptême, pour qu’ainsi nous puissions refléter Jésus, lui Lumière du monde qui nous éclaire maintenant et pour toujours, amen. A-t-il conclu.
Nelly AKEZAKIMANA