Ce dimanche, trente-troisième dimanche du Temps Ordinaire, l’Église célébrait la journée mondiale des pauvres, une journée instaurée par le Pape François. La messe de dix heures au Sanctuaire marial de Schoenstatt de Mont Sion Gikungu a été célébrée par le Père Herménégilde COYITUNGIYE, Père Supérieur de la communauté des Pères de Schoenstatt. Elle était animée en chants liturgiques par la chorale sainte Maria Goretti. Au début de la célébration eucharistique, le célébrant a tout d’abord annoncé la spécialité du jour qu’est la journée dédiée aux pauvres et ensuite a demandé à l’assemblée de Dieu de s’humilier pour confesser leurs péchés afin de célébrer l’eucharistie avec un cœur pur. Les saintes Ecritures ont été tirées du livre des Proverbes 31(10-13. 19-20. 30-31) ; de la première épître de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens (5, 1-6) et de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25,14-30).
Dans son homélie, le Diacre SIBOMANA Samuel a d’abord résumé la Première lettre aux Thessaloniciens dans laquelle saint Paul invite cette communauté à l’attente du Seigneur dans la vigilance. L’attitude pour attendre le Seigneur est bien décrite dans la première lecture et le psaume que nous avons entendus. Aujourd’hui, le Pape nous aide encore en insistant sur l’amour préférentiel du pauvre, comme éléments de vigilance. Et de se poser cette question : quel est mon engagement dans la recherche de solution pour le bien-être de mes frères et sœurs en humanité ? Il nous faut travailler à notre conversion pour ne pas nous laisser surprendre par cette venue qui est la réalisation du bonheur. L’amour préférentiel pour les pauvres est le programme exigé de tout humain et surtout des disciples du Christ.
Dans l’Evangile de ce jour, Jésus nous introduit à nouveau dans la Parabole. Il nous parle de la Parabole des talents, la parabole des trois serviteurs dans l’évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, que nous trouvons aussi dans l’évangile de Jésus Christ selon saint Luc (19,11-27). Les ressources de la terre nous sont confiées depuis la Genèse, comme ce voyageur qui confie ses biens à ses serviteurs. En confiant ses biens à ses serviteurs, ce patron manifeste ainsi son amour et sa confiance pour eux. Ce patron connaît les capacités de ses serviteurs, il en tient compte dans la distribution de ses biens. Dieu fait toujours la même chose avec nous. C’est dans la confiance et l’amour que notre Seigneur nous distribue ses dons. Dieu compte sur nous pour la fructification et la fécondité de ce qu’il nous donne. Dieu nous associe à ses affaires pour bâtir son Royaume, chacun selon ses capacités. Dans cette parabole, les talents distribués désignent l’argent utilisé à l’époque. Et d’expliquer qu’actuellement le mot « talent » désigne « don de Dieu » que les hommes reçoivent. Ainsi, chacun sera jugé selon la manière dont il aura fait fructifier ce don reçu de Dieu. Serons-nous capables d’être traités un jour comme des serviteurs dignes de confiance ou serons-nous traités comme ce serviteur qui s’érige en juge de son maître ? Le patron a proposé l’amour et la confiance et le serviteur paresseux, a répondu par la peur et la haine. Son initiative n’a pas coïncidé avec la démarche du Patron. Il a eu peur de prendre des risques, or que des fois pour atteindre la réussite il faut risquer, savoir oser, vaincre la peur. Ceux qui ont su fructifier leurs talents ont pris des initiatives qui ne vont pas sans risques. La miséricorde de Dieu n’enlève pas la pratique de la justice : « Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là il y aura des pleurs et des grincements des dents ! ». Jésus veut faire comprendre l’obligation et la joie de coopérer avec l’action de Dieu dans l’évangélisation du monde. La leçon qui se dégage de tous les textes d’aujourd’hui, c’est l’intérêt que Dieu porte à notre vie quotidienne : c’est bien là, dans les réalités très concrètes que se joue notre bonheur. Les croyants, vivant dans la foi, l’amour et l’espérance, fixent leur attention sur le présent. Ils agissent sans peur de se laisser surprendre par la venue du Seigneur qui est là dans le frère et la sœur que nous rencontrons chaque jour. Les disciples du Christ veillent dans la nuit pour attendre le Seigneur, leur Seigneur. Veiller, c’est faire confiance à Dieu, croire qu’il interviendra à son heure et persévérer dans la foi et dans la charité.
Pour revenir à la particularité de ce jour, n’ayons pas peur des pauvres. Les pauvres sont nos maîtres, les pauvres nous enseignent la vie. Œuvrons pour la charité et la compassion pour plaire au Seigneur qui s’identifie aux petits et aux pauvres et qui nous jugera sur les œuvres de miséricorde, a-t-il conclu.
Akezakimana Nelly