Le décor de l’Eglise dédiée à la Sainte Trinité reflète du rouge et du blanc en prédominance, les couleurs du Saint-Esprit. La chorale Sainte Maria Goretti et même une bonne partie des fidèles avaient très bien porté cet uniforme. Il n’est pas d’habitude de voir la Chorale Saint Philippe Neri dans les messes en kirundi, mais cette fois-là, elle était bien présente et alterné à animer les chants en langue nationale et en Kiswahili. Nous avons vu les fidèles chanter dans ces deux langues, exactement à l’instar de ce qui s’est passé quand le Saint-Esprit est venu aux apôtres au Cénacle. La messe de cette soirée a été présidée par le Père Longin NTIRANYIBAGIRA. Il avait bien sûr d’autres prêtres à ses côtés. Les lectures ont été tirées du Livre du prophète Ezéchiel (37, 1-4), de l’Epitre de saint Paul aux Romains (8,22-27) et l’Evangile selon saint Jean (7, 37-39).
Homélie
Au cours de la neuvaine que nous clôturons en cette messe, nous avons longuement médité sur le credo. Nous nous sommes retrouvés et rassemblés en toute sécurité au cénacle avec la Vierge Mare et nous savons qu’avec elle, le Saint-Esprit ne tarde pas d’arriver si nous l’invoquons. Nous avons compris que le Saint-Esprit est celui qui renouvelle et vivifie toute choses : il purifie nos cœurs et remplit nos cœurs de la vie de Dieu. Il rend droit ce qui est faussé et remet tout dans un bon ordre. Pour certaines gens, le Saint-Esprit n’est pas aussi facilement concevable dans leur intelligence. Très souvent nous parlons du Saint-Esprit, mais nous ne doutons pas qu’il y ait encore de gens qui ne parviennent pas à comprendre ce qu’est cet Esprit de vie de Dieu. La personne humaine a été créée à l’image de Dieu. Elle était bien à l’aise aux premiers moments, mais le péché est venu arracher l’image de Dieu dans la personne. Le baptême a restauré cette image en nous et il l’a remise dans la famille des enfants de Dieu avec toute sa dignité. Nous nous en convaincrons avec le dialogue entre Jésus et Nicodème lors de sa visite nocturne. Recevoir le baptême c’est renaître une seconde fois, cette fois-ci dans l’eau et le feu qui brule et consume tout le mal et son penchant pour ne rester qu’avec ce qui est purifié et digne devant la face du Seigneur. C’est avec le baptême que nous recevons la vie de Dieu.
De la lecture du Livre du prophète Ezéchiel, nous avons compris ce que nous devenons sans l’Esprit vivifiant : des os secs, entassés dans une vallée de la mort sans espoir de revivre. Mais avec le souffle de l’Esprit, nous recouvrons notre vie, nos forces de travail et toute la dignité des enfants de Dieu. ‘Nous avons de la chance parce que Dieu nous a envoyé son Esprit pour nous faire sortir de nos tombes’, a insisté le Père NTIRANYIBAGIRA. Il nous reste à savoir et identifier nos tombes du péché pour avoir un aspect de ceux qui ont le Saint-Esprit. Nous devons être sûrs d’une chose : Si nous ne sortons pas de nos tombes, nous resterons des os asséchés et sans vie selon les paroles du prophète Ezéchiel. L’Esprit que nous avons reçu n’est pas celui de la peur, mais plutôt celui de la liberté, et donc de la joie des enfants de Dieu. Le prophète Ezéchiel a été emmené par l’Esprit dans une vallée où il y avait beaucoup d’os asséchés et sans vie. Mes frères et sœurs, ne regarde pas les os asséchés qui sont dans ton prochain, mais plutôt ceux qui sont en toi. Ils sont la caractéristique de ce que nous vivons et de comment nous vivons : la peur, les pleurs, la haine, la perte de courage, la colère qui est devenue comme notre identité et la ségrégation de tout genre.
Pour mieux faire ce qui est digne des enfants de Dieu, il nous faut écouter la Parole de Dieu car elle est la vie et la lumière. Après que le prophète a prophétisé les os, il les a vus se rassembler et se couvrir de la chair. Il ne leur restait que l’Esprit de vie qui est venu après. Ceci signifie que si nous ne sommes pas dans l’unité, nous ne pouvons pas avoir en nous la vie de Dieu. Il y a des personnes aujourd’hui qui aiment à se faire emporter par ce qui est dit actuel ou à la page. Ceci n’est pas des habitudes ni la façon de faire du Saint-Esprit. A voir ce que font les gens soi-disant libres dans le monde actuel, ils se séparent, détruisent des familles et des communautés pour se retrouver seuls et sans joie ni espoir de revivre. Ce sont en substance les os asséchés dont le prophète Ezéchiel a parlés. Le rôle de l’Esprit est de nous faire sortir de nos tombeaux. Sortir du tombeau signifie être libéré de la peur, de l’angoisse et des pleurs d’auparavant. C’est ce même Esprit dont Jésus parle et promet d’envoyer à ses disciples. Ce qui nous reste c’est de nous examiner personnellement pour voir si des sources d’eau vive sortent de nos seins et de nos paroles envers notre prochain. Nous pouvons vite remarquer une personne qui est guidée par l’Esprit de Dieu : il vit dans l’amour, et c’est cela qu’elle manifeste. C’est en substance faire l’effusion.
Une personne qui a suivi intéressement cette neuvaine et qui n’a rien changé dans ses mauvaises habitudes a vraiment perdu une bonne occasion de vivre selon l’Esprit de vie. Cet Eprit nous parvient quand nous sommes sous la protection de la Vierge Marie car c’est elle qui l’a eu avant nous, juste après son OUI quand l’ange Gabriel lui a dit qu’elle serait le Mère du Fils de Dieu.
M.N.