Le jeudi saint débute solennellement le Triduum Pascal, une étape combien importante dans la liturgie de l’Eglise au temps pascal, car l’Eglise clôture en quelque sorte la période de quarante jours qu’elle commence chaque fois avec le Mercredi de cendres. C’est donc une grande fête que les fidèles célèbrent avec beaucoup de ferveur et d’éclat. Dans l’Eglise de la Sainte Trinité au Mont Sion Gikungu, tout avait été prévu pour faire ressentir la joie de la fête : Les douze acolytes dont le prêtre célébrant allait laver les pieds de même que la chorale Santa Maria étaient en blanc.
Une heure avant que débute la messe de la cène du Christ, certains fidèles font leur méditation sur la pelouse de devant le Sanctuaire, d’autres reçoivent le sacrement de la réconciliation. Les cloches tintent 18heures précise. C’est un signe marquant le début de la Sainte Eucharistie. De la sacristie vers l’Eglise, les choristes, les servants de Messe et les Prêtres font procession.
En introduisant la célébration, le Père Yves IRAKOZE a souhaité la bienvenue à tout un chacun : « Soyez heureux dans ce saint Temple, nous sommes venus remercie le Seigneur qui nous a laissé deux sacrements les plus importants, l’Eucharistie et le Sacerdoce ». Il a aussi ajouté que le Jeudi saint, le Seigneur donne le plus grand commandement d’amour et enseigne l’humilité.
Après la lecture du livre de l’Exode, de la première épitre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens et l’Evangile selon saint Jean, le célébrant a procédé à l’homélie.
« Chaque année, le chrétiens se rassemblent pour contempler, célébrer et se remémorer l’Amour dont Jésus nous aimé jusqu’à consacrer sa vie et en nous donnant des prêtres qui nous sanctifient au jour le jour. Oui, il nous a vraiment aimés, et nous sommes très contents d’avoir été sauvés par son sang. L’Amour dont Jésus nous a aimés a commencé à se manifester dès sa naissance, quand il a accepté de prendre la condition d’hommes en perdant tout son honneur alors qu’il était l’égal de Dieu. En prenant cette condition d’homme, Jésus a rendu la vue aux aveugles, la vie aux morts comme Lazare, la tranquillité aux personnes possédées par les mauvais esprits, l’ouïe aux sourds, la parole aux muets. De plus, il nous a laissé un grand mémorial pour nous remémorer son Amour.
Peut-être nous est-il difficile de comprendre son existence et sa présence dans les espèces du pain et du vain que le prêtre offre sur l’autel, mais nous le croyons fermement et nous nous y attachons sans nous retourner. Un des raisons de cette conviction nous vient des paroles propres que Jésus lui-même a prononcé devants ces espèces : « Ceci est mon corps livré pour vous, ceci est mon sang versé pour vous ». L’eucharistie est aussi un sacrement d’amour qui n’est jamais bouleversé par nos ingratitudes et nos infidélités des pauvres gens que nous sommes. En effet, Jésus savait que Judas allait le livrer aux mains des grands prêtres et pharisiens, il savait de plus que Simon Pierre allait la renier, mais il a tenu jusqu’au bout pour notre salut. Il nous demande à être humbles à son exemple devant notre prochain. Un chrétien est celui qui se donne pour son prochain sans penser à ses propres intérêts comme les gens de ce monde le font. Cette recherche des intérêts est un signe qui nous montre que l’amour va se refroidissant de plus en plus. Prions les un pour les autres pour continuer à grandir dans son amour, et prions également pour nos prêtres avec qui Jésus a voulu partager son sacerdoce pour continuer à nous sanctifier sans cesse.
Après l’homélie, le prêtre célébrant a procédé au rite de lavement des pieds de douze acolytes prévus à cet effet, un signe culminant de l’amour et de l’humilité que Jésus a manifesté envers les siens. La chorale a aidé les participants à comprendre cet acte par des chants de bonnes paroles et mélodies.
Faisons remarquer qu’après l’action de grâce, les fidèles et les Prêtres ont fait procession au reposoir. Il y a eu l’adoration toute la nuit.
Méthode Nyandwi.